Les vaches de montagnes

Publié le par Lolo

Les vaches de race "Aubrac"  

 

 

Ah, la jolie vache que voilà !
Belle gueule : museau court, cornes longues et relevées, à bouts noirs, maquillage autour des yeux
(lunettes foncées et taches blanches). Ajoutez des hanches arrondies et un poitrail large... des vraies mensurations de star ! La photographie ci-dessous en dit long sur ses charmes (origine : Union Aubrac). 

Sa robe unicolore varie du gris-blanc à la couleur froment (marron clair teinté de jaune-orangé), le bout de sa queue et de ses pattes est noir ainsi que les poils qui recouvrent ses oreilles. L'Aubrac pèse en moyenne de 500 à 800 kg, pour une taille assez élevée, autour du 1,30 mètres au garrot. C'est une montagnarde, très leste et aux pieds sûrs, qui monte tranquillement les monts de sa région au mois de mai, chaque année, lors des célèbres "montades".

Comme toute vache laitière française qui sait se faire respecter, l'Aubrac est à l'origine de la réputation d'un fromage : le fromage de Laguiole, qui doit sa renommée à son lait très riche en matières grasses. Elle est également appréciée pour ses qualités de vache allaitante : attentionnée envers son veau, et recherchée pour sa fécondité. Sa rusticité et sa capacité de travail font également partie de ses atouts.

Enfin, elle est de plus en plus reconnue pour la qualité de sa viande, ce qui la conduit petit à petit à être élevée également pour la production bouchère. L'Aubrac est donc un exemple parfait de vache « mixte » : lait + viande.

Son histoire connue remonte au Moyen-Âge, alors qu'elle se faisait déjà chouchouter par des moines de l'abbaye d'Aubrac. Plus tard, sous l'Empire (période napoléonienne), elle a reçu du sang des races Suisse et Brune des Alpes. Elle a longtemps été utilisée pour des travaux de force, au temps où la traction animale était employée quotidiennement par les paysans. Son livre généalogique (herd-book) a été créé en 1893.

Comme beaucoup d'autres vaches rustiques, après avoir failli disparaître dans les années soixante, l'Aubrac fait aujourd'hui partie des races qui font l'objet de plans de conservation qui visent à préserver sa vocation laitière. C'est depuis 1975 qu'elle bénéficie d'une telle aide, qui permet aux agriculteurs de continuer à la traire et aux randonneurs de continuer de la croiser sur les alpages.

 

 



Les vaches de race "Tarentaise"

 

La Tarentaise, également appelée Tarine, se reconnaît d'abord à sa robe fauve uniforme, qui peut légèrement varier d'un jaune foncé à un rouge léger.

 

Ses lèvres, ses naseaux et son mufle sont noirs, et sa tête, surmontée par des cornes aux extrémités noires, comporte un front large. Ses jambes étant plutôt courtes, elle est de taille moyenne, soit 1,30 mètres au garrot (4 pieds 1/4), pour environ 550 à 600 kg (1.200 livres), ce qui en fait une vache plutôt plus petite que les autres vaches d'origine française, mais de taille équivalente aux vaches anglaises.
La Tarentaise est une vache calme qui acceptera facilement que vous vous approchiez près d'elle, et sa curiosité la conduira peut-être à vous flairer tranquillement.

La Tarentaise est élevée pour ses capacités laitières (4.500 kg de lait par an) et fromagère : son lait riche en matières grasses (le taux « butyreux ») et azoté ont donné aux Français des fromages tels que l'emmental et la tomme de Savoie, mais aussi le beaufort, fromage également à pâte cuite et à la saveur plus relevée que les autres fromages de la même famille.

La Tarentaise est souvent associée, de par ses qualités fromagères, à l'Abondance, qui a également quelques très jolies cartes de visite.

C'est une montagnarde, elle est bien adaptée aux variations de température et aux terrains accidentés. Sa corpulence plus faible que beaucoup d'autres laitières lui permettent également d'avoir de bonne capacités d'endurance, les grandes randonnées ne lui faisant pas peur. Ses qualités lui permettent d'être embauchées l'été comme travailleuses saisonnières dans les stations de ski françaises, où elles veillent à l'entretien des prairies pentues qui constitueront les pistes de ski. La Tarentaise est ce qu'un ministre de l'Agriculture français appela un jour très sérieusement une « vache tondeuse » !

En France, le troupeau de Tarentaises compte environ 30.000 têtes, regroupées principalement dans les Alpes et le Massif Central. Elle représente d'ailleurs la moitié du cheptel savoyard.

Ses premières visites à l'étranger furent tournées vers l'Afrique du Nord, où climat et relief avaient naturellement éliminé la plupart des autres races de laitières. La Tunisie fait partie des premiers pays d'exportation vers cette zone géographique. En Italie, elle se fait appeler Tarina.
Les qualités de cette vache l'ont rendu grande voyageuse puisqu'elle est également présente dans de nombreux autres pays, de l'Amérique du Nord à l'Inde, de l'Himalaya à l'Égypte, en passant par l'Amérique du Sud et l'Albanie, soit un total de plus de vingt pays répartis sur quatre continents. Elle est arrivée aux États-Unis en 1973.

Cette vache est typiquement française, son nom vient de la vallée de la Tarentaise (en Savoie, non loin d'Albertville, le long de l'Isère), mais elle doit néanmoins ses origines à des bovins bruns indo-asiatiques. Elle a pris son nom de Tarentaise en 1863, et son livre généalogique ("herd-book") a été créé en 1888.

Elle a atteint son apogée dans le cheptel français dans les années 1960, alors qu'elle comptait environ 150.000 têtes (sans compter les taureaux), avant de redescendre à la population actuelle, stabilisée autour des 80.000 cornes. Sa présence devrait effectivement se maintenir, ses qualités lui permettant d'être tour à tour appréciée par les fabricants de fromage, les producteurs de lait, les pompiers (pour débroussailler et établir des pare-feux dans le massif des Maures, en Provence), les responsables de stations de ski (voir plus haut) et les nombreux randonneurs qui la croisent dans les sentiers alpestres.

 

 




 

Les vaches de race "Abondance"

 

Cette vache française a sans nul doute un nom très prometteur ... qu'elle mérite amplement !

 

Sa silhouette est fine, plantée sur des pattes bien solides. Elle pèse autour des 650 kg, pour 1,35 mètre au garrot. Elle a une « belle gueule » : tête blanche, épais chignon blanc, cornes claires et assez longues (incurvées vers l'avant puis qui remontent vers l'arrière), auréoles acajou autour des yeux (on parle de ses « lunettes ») et sur les oreilles, muqueuses roses. Son ventre est généralement blanc et sa robe uniformément pie rouge acajou. Elle est une star des randonnées en montagne !

 

Elle est, avec la Tarentaise, la championne des régions difficiles : elle est très endurante et s'adapte bien aux variations de température. Elle est également appréciée pour sa longévité et ses aptitudes au vêlage. Elle fait partie du troupeau alpin qui, à plus de 2.000 mètres d'altitude, contribue à l'entretien des herbages des montagnes européennes.

Grâce à son lait riche en protéines (qu'elle produit à raison d'environ 5.800 kg par an), elle est réputée pour être une très bonne fromagère, puisque les Français lui doivent quelques-uns de leurs meilleurs fromages : reblochon, beaufort (qui ne doit plus être fabriqué qu'avec son lait et celui de la Tarentaise) et abondance, trois fromages d'Appellation d'Origine Contrôlée, mais aussi tomme et emmental de Savoie.

Elle doit son nom à sa vallée d'origine, dans le Chablais savoyard : région française située dans les pré-Alpes du Nord, en Haute-Savoie, entre le lac Léman et le Mont Blanc. Ses ancêtres proviennent probablement de bovins venus de Germanie au cours du Vème siècle.

La France en compte aujourd'hui quelque 150.000 têtes, dont 65.000 vaches laitières, installées dans toute la région Rhône-Alpes (Sud-Est de la France), et une partie du Massif Central.

Les Alpes en comptent 65.000 individus (y compris en Italie et en Suisse). Cette particularité géographique lui doit de porter très souvent les plus belles et les plus grosses cloches du monde ! Elle a voyagé en Italie, mais aussi en Egypte, en Algérie ou en Côte-d'Ivoire, où elle est croisée avec des races locales. Elle commence également a fréquenté certains pays montagneux aux conditions climatiques difficiles, comme le Vietnam, l'Iran ou le Yémen.

L'Abondance est issue de bovins amenés par les Burgondes au Vème siècle : ce peuple germanique, d'origine scandinave, s'établit en Gaule et en Germanie à cette époque, avant d'être soumis par les Francs en 532. Longtemps installés dans le bassin du Rhône et de la Saône, en France, ils ont donné leur nom à la Bourgogne.

Cette vache s'est d'abord appelée Chablaisienne, mais elle porte son nom actuel depuis la fin du siècle dernier (création du livre généalogique, ou "herd-book", en 1891) et sa première visite au Concours général agricole de Paris, en 1896.

Dans les lointaines vallées de la Savoie et des Alpes, son fromage fut longtemps utilisé comme monnaie d'échange, quand les montagnards ne connaissaient pas encore les pièces et les billets. Elle est aujourd'hui la quatrième vache laitière de France, après avoir décliné de moitié en trente ans, sous l'effet combiné de la concurrence de la Holstein et de l'exode rural des régions de montagne.

 


Les vaches de race "Montbéliarde"

   

La Montbéliarde se reconnaît à sa robe, aux taches bien délimitées, de couleur «pie rouge» (une variante de marron clair) sur fond blanc. Elle doit sa beauté au fait que sa tête et ses membres restent la plupart du temps uniformément blancs.

 

Elle est grande, environ 1,40 mètres au garrot, robuste mais assez fine, et son poids se situe généralement entre 600 et 750 kg. La plupart des adorateurs de cette race vous diront que son regard fait partie des plus doux, toujours brillants. Ses cornes, qu'elle porte bien haut, sont claires et coudées vers l'avant.
La Montbéliarde doit sa forte implantation en France à ses remarquables qualités de laitière, avec plus de 5.800 kg de lait par an, mais aussi parce qu'elle est une excellente fromagère (bien sûr !).

Elle signe de grands crus fromagers (avec Appellation d'Origine Contrôlée) : le gruyère et le comté, mais aussi le vacherin, délicieux à la petite cuillère

Cette vache est également une mère très attentive pour ses veaux; elle est également appréciée pour sa longévité et son adaptabilité

 

Derrière la Holstein et la Normande, la Montbéliarde est la troisième vache laitière française et compte actuellement environ 710.000 têtes, soit 12% du cheptel laitier.

Vous trouverez des Montbéliardes non seulement en France (en Franche-Comté, Auvergne, Rhône-Alpes, ainsi que dans l'Ouest et le Sud-Ouest de la France), mais aussi en Afrique du Nord et jusqu'au Moyen-Orient et en Amérique, où sa rusticité lui a permis de s'acclimater facilement.

D'où vient une vache avec un nom pareil ?
La réponse est facile : la Montbéliarde doit son nom à la région de Montbéliard, en France.

 

La ville de Montbéliard, située en France-Comté aux portes de l'Alsace et de la Suisse, se trouve à quelques kilomètres de Belfort. Mais, suivre ses ancêtres nous amènerait non loin de cette région, jusque dans l'Oberland bernois, une province du Nord de la Suisse (dans le canton de Berne), d'où elle est venue au XVIIIème siècle. Son livre généalogique a été créé en 1889.

 

Tout comme la Normande, elle a faillit disparaître au début des années 1980, supplantée par l'inévitable Holstein. Là encore, c'est la passion des français pour leurs fromages qui est en grande partie responsable du maintien de son rang dans le cheptel français.

Publié dans loloboa

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J
J'aime les vaches laitieres ,comment on peut avoir ces races aussi chez nous?
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A
En Savoie ces races de vaches sont élevés pour le fromage leur morphologie est adapté au relief souvent très pentu des montagnes. Adressez vous à un éleveur fromager pour réserver les veaux ou les génisses.